Perspectives macroéconomiques mondiales de 2026 : une vision plus claire, une meilleure croissance

Nos perspectives macroéconomiques pour 2026 mettent en évidence les thèmes clés qui se dessinent à travers les économies mondiales et les marchés des matières premières, les éléments que nous suivrons de près au cours de la nouvelle année, ainsi que les enjeux que les investisseurs devraient prendre en compte pour leur portefeuille.

Person sitting on rocky shore looking through a pair of binoculars at an ocean vista dotted with craggy land masses and a brightening sky on the horizon

L’année écoulée a été riche en événements et mouvementée du point de vue de l’économie mondiale et des marchés financiers. Le second mandat du président Trump, les tensions géopolitiques persistantes, l’évolution des politiques budgétaires à l’échelle mondiale, l’incertitude entourant les orientations monétaires des banques centrales et l’essor de l’intelligence artificielle (IA) ont occupé le devant de la scène.

Plusieurs de ces facteurs continueront probablement à façonner le contexte macroéconomique en 2026 et au-delà. Alors que certaines économies devraient bénéficier d’une combinaison favorable de politique monétaire plus conciliante et de soutien budgétaire, d’autres devront faire face à des facteurs structurels susceptibles de freiner leurs perspectives de croissance; d’autres encore seront confrontées à un environnement politique instable qui pourrait avoir une incidence considérable sur leur trajectoire.

À l’approche de 2026, nous proposons une vue d’ensemble de certains pays/régions et matières premières, en mettant l’accent sur les thèmes macroéconomiques clés et les conséquences potentielles pour les marchés financiers.

États-Unis : un démarrage lent, une fin plus forte

Après une période d’incertitude accrue au premier semestre de 2026, nous prévoyons une amélioration progressive de l’activité économique américaine au cours de l’année. Outre le simple écoulement du temps, à mesure que les entreprises et les consommateurs s’habituent à l’environnement opérationnel sous la seconde présidence Trump, nos prévisions reposent sur deux facteurs principaux : la politique budgétaire stimulante et les effets différés de l’assouplissement de la politique monétaire.

En matière de politique budgétaire, l’incidence globale de la loi « One Big Beautiful Bill Act » devrait soutenir la croissance américaine de deux manières l’année prochaine. Tout d’abord, la possibilité d’amortir intégralement les dépenses en capital, conjuguée à la réduction générale du taux d’imposition des sociétés, devrait favoriser une augmentation des dépenses dans le secteur des entreprises, pouvant inclure un élargissement des investissements commerciaux au-delà des dépenses en capital liées aux infrastructures d’intelligence artificielle (IA). Enfin, diverses réductions d’impôt pour les ménages devraient soutenir les dépenses de consommation à partir du deuxième trimestre.

La politique monétaire américaine reste un sujet de débat. La Réserve fédérale doit évaluer l’importance relative de l’inflation encore trop élevée – qui, selon nous, devrait s’atténuer, mais rester supérieure à la tendance l’année prochaine – et des inquiétudes liées au ralentissement du marché du travail. Même si nous pensons que la Réserve fédérale finira par assouplir davantage sa politique monétaire pour atteindre un taux de référence de 3 %, le point le plus important est que les effets cumulés de l’assouplissement monétaire au cours des 18 derniers mois devraient déjà constituer un soutien pour l’économie dans son ensemble. 

Les dépenses en capital liées à l’IA devraient monter en flèche au cours des deux prochaines années

Graphique à barres verticales montrant l’augmentation constante des dépenses trimestrielles en matière d’IA des six plus grands centres de données à très grande échelle infonuagiques américains (Amazon, Microsoft, Meta, Google, Oracle et Apple) entre le premier trimestre 2020 et le troisième trimestre 2025, ainsi que les projections pour 2026 et 2027.
Sources : Bloomberg et Gestion de placements Manuvie, au 10 novembre 2025. Fondé sur les totaux mobiles sur quatre trimestres pour les cinq plus grands fournisseurs américains à très grande échelle d’informatique infonuagique. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs.

Ce que nous surveillons :

Deux thèmes méritent d’être suivis de près :

  1. La Réserve fédérale elle-même, alors que le mandat de Jerome Powell à sa présidence touchera à sa fin au deuxième trimestre de 2026. Une fois son mandat terminé, la nouvelle direction de la Réserve fédérale influencera non seulement les décisions politiques, mais aussi l’économie américaine et les marchés financiers de manière plus générale.
  2. Le développement de l’IA. L’année 2025 a été marquée par un nombre impressionnant d’annonces d’investissements et d’accords, qui ont contribué à stimuler la croissance aux États-Unis. Comme 2026 s’annonce similaire, tout signe de changement de rythme pourrait avoir des répercussions importantes sur l’économie et les marchés.

Points à retenir en matière de placements :

  • Notre scénario de base justifie une vigilance au cours des prochains mois, suivie d’un optimisme accru pour les actifs à risque dans le courant de l’année 2026. À moins d’un revirement radical de la Réserve fédérale vers une politique conciliante, nous prévoyons que le dollar américain et les rendements obligataires resteront dans leur fourchette.

Canada : de l’incertitude à l’adaptation

L’année 2025 a été riche en rebondissements pour les entreprises canadiennes, marquée par une incertitude extrême liée aux droits de douane américains sur les produits frontaliers et liés au fentanyl, aux droits sectoriels élevés et aux élections fédérales. En matière de droits de douane, le gouvernement a imposé (puis supprimé) des droits de douane compensatoires, et des programmes visant à soutenir les industries en difficulté ont été mis en place de manière sporadique. Ces défis ont davantage affaibli une économie déjà pénalisée par la faiblesse des investissements des entreprises et une faible productivité. Bien que les entreprises n’aient pas eu recours à des licenciements massifs, elles restent peu enclines à embaucher, ce qui a freiné la croissance des salaires des employés.

Nous pensons que 2026 sera une année d’adaptation : les exportations vers les États-Unis ont atteint leur niveau le plus bas, tandis que les échanges commerciaux avec certains marchés internationaux (par exemple, le Royaume-Uni et la Chine) ont légèrement repris. Les entreprises canadiennes cherchent à tirer parti des accords commerciaux internationaux existants pour compenser la baisse des exportations vers les États-Unis, mais la géographie et le manque d’intégration de la chaîne d’approvisionnement constituent des facteurs limitants. À l’échelle nationale, nous pensons que l’assouplissement monétaire passé, combiné aux politiques industrielles du gouvernement en matière de logement, d’infrastructures et de matières premières, commencera à porter ses fruits vers la fin de l’année 2026. Nous prévoyons une croissance économique faible, mais qui s’améliorera tout au long de l’année.

Les exportations canadiennes vers les États-Unis ont fortement chuté

Graphiques linéaires montrant à la fois les exportations canadiennes vers les États-Unis et les exportations canadiennes vers d’autres pays que les États-Unis entre mi 2018 et le troisième trimestre 2025.
Sources : StatCan, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 28 novembre 2025.

Ce que nous surveillons :

Le processus de renouvellement de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) :

Malgré une incertitude extrême et des droits de douane sectoriels, le Canada a évité la récession, en partie parce qu’environ 85 % des exportations canadiennes vers les États-Unis restent exonérées en vertu de l’ACEUM. Cependant, l’accord fera l’objet d’un examen formel le 1er juillet 2026. Même si un accord semble probable, nous nous attendons à un processus de renouvellement instable, qui pourrait entraver la reprise économique du Canada.

Points à retenir en matière de placements :

  • Malgré des conditions nationales difficiles, l’indice composé S&P/TSX a enregistré de solides gains en 2025. Nous prévoyons que cette dynamique se poursuivra jusqu’en 2026.
  • Les rendements des titres à revenu fixe canadiens pourraient être modérés, car la Banque du Canada devrait maintenir ses taux inchangés au cours de l’année.
  • Le dollar canadien devrait connaître une appréciation modérée grâce aux différentiels de taux favorables avec les États-Unis, même si la faiblesse de la croissance intérieure pourrait limiter ces gains.

L’Europe a le vent en poupe : pour encore combien de temps?

Nous prévoyons que la reprise économique cyclique qu’a connue la zone euro en 2025 se poursuivra en 2026, avec une contribution supplémentaire des pays périphériques européens (par exemple, l’Espagne et l’Italie). Même si la croissance régionale ne devrait retrouver que des niveaux inférieurs à la tendance l’année prochaine, nous voyons un potentiel de surprises positives : les réformes structurelles favorables aux entreprises et à la croissance, ainsi que les mesures de relance budgétaire menées par l’Allemagne, pourraient constituer des facteurs favorables pour l’économie de la zone euro jusqu’en 2026, conduisant peut-être à une croissance supérieure à la tendance en 2027. La France pourrait toutefois venir ternir les perspectives économiques de la région, où l’instabilité politique et la consolidation budgétaire pourraient peser sur la croissance au cours des prochains trimestres. En outre, le ralentissement des exportations à l’étranger reste un risque majeur pour la zone euro, en particulier au premier semestre de 2026.

Dans le même temps, les pressions inflationnistes continuent de s’atténuer dans toute la région. Nous prévoyons que l’inflation dans la zone euro oscillera autour de la cible de 2 % fixée par la Banque centrale européenne (BCE) en 2026, dans un contexte où des forces contraires pourraient créer une certaine stabilité : d’un côté, les droits de douane américains devraient exercer une pression à la hausse sur l’inflation, tandis que la déflation énergétique et un euro plus fort devraient la tempérer quelque peu. Les perspectives modérées concernant l’inflation, associées à un marché du travail solide, confortent notre opinion selon laquelle l’assouplissement de la politique monétaire de la BCE est probablement terminé pour l’instant. Nous prévoyons donc que la banque centrale maintiendra son taux directeur à 2 % – une orientation monétaire neutre confortable – tout au long de l’année 2026. 

La politique budgétaire allemande devrait s’élargir significativement

Graphique linéaire montrant les dépenses budgétaires allemandes (dépenses publiques en pourcentage du PIB) de 2000 à 2025, ainsi que la hausse prévue de ces dépenses en 2026 et 2027.
Sources : OE, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 19 novembre 2025.

Ce que nous surveillons :

Les progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans de relance budgétaire et des réformes structurelles.

Points à retenir en matière de placements :

  • Le creusement des différentiels de taux d’intérêt, la réduction des différentiels de croissance et la dynamique de couverture du risque de change suggèrent que l’euro pourrait rester fort par rapport au dollar américain. 
  • Dans l’ensemble, nous restons prudemment optimistes à l’égard des actions de la zone euro, en raison de l’amélioration des perspectives structurelles du marché et de valorisations relatives attrayantes.
  • Si nous restons prudents à l’égard des obligations gouvernementales européennes, compte tenu de nos prévisions de hausse des taux, les actifs de crédit pourraient bénéficier de conditions économiques plus favorables et de mesures de relance budgétaire supplémentaires.

Royaume-Uni : stagflation persistante

Nous prévoyons que les conditions macroéconomiques stagflationnistes du Royaume-Uni persisteront jusqu’en 2026, caractérisées par une croissance inférieure à la tendance et une inflation persistante. Les facteurs défavorables à la croissance structurelle, tels que la faible productivité et le manque d’investissements, risquent de limiter la reprise économique, tandis que l’assouplissement de la politique monétaire devrait contribuer à soutenir la croissance globale. Contrairement à la zone euro, l’impulsion budgétaire du Royaume-Uni devrait se contracter en 2026, les décideurs politiques donnant la priorité à la réduction du déficit. Les politiques fiscales et de redistribution des richesses continuent de peser sur la confiance des consommateurs et des entreprises, ce qui touche également l’économie réelle, en particulier le marché du travail. 

Nous prévoyons une hausse du taux de chômage au Royaume-Uni l’année prochaine, car les secteurs privé et public cherchent à réduire leurs effectifs. Cela explique en grande partie nos perspectives relativement conciliantes pour la Banque d’Angleterre, qui devrait, selon nous, ramener son taux directeur à un niveau neutre (3 %) d’ici le premier trimestre de 2027. Le principal risque pesant sur nos prévisions à l’égard de la Banque d’Angleterre est l’inflation, qui devrait rester supérieure à la cible fixée par la Banque pour 2026 en raison d’une offre limitée, plaçant la banque centrale dans une position peu enviable. 

Le dilemme de la Banque d’Angleterre : affaiblissement de l’emploi et inflation persistante

Graphiques linéaires illustrant l’inflation des services au Royaume-Uni et le taux de chômage/de postes vacants au Royaume-Uni (comme indicateur de l’emploi) de 2002 à 2026, les niveaux actuels des deux indicateurs laissant présager une inflation « persistante » et un affaiblissement de l’emploi.
Sources : Bloomberg et Gestion de placements Manuvie, au 19 novembre 2025.

Ce que nous surveillons :

Les progrès réalisés en matière de réduction du déficit et la santé du marché du travail.

Points à retenir en matière de placements :

  • Les marchés des obligations gouvernementales devraient rester très sensibles à l’évolution budgétaire nationale et à l’offre mondiale. Cependant, compte tenu des baisses de taux de la Banque d’Angleterre et de la consolidation budgétaire, nous prévoyons une baisse progressive des rendements des obligations gouvernementales.
  • Les actions de sociétés britanniques à grande capitalisation pourraient rester relativement à l’abri des défis macroéconomiques nationaux, tandis que de nombreuses actions de sociétés à petite et moyenne capitalisation pourraient être plus sensibles à l’environnement stagflationniste du Royaume-Uni. 

Japon : adopter un nouveau monde courageux

L’objectif du Japon de favoriser des perspectives de croissance plus solides sur le plan structurel, tirées par la consommation intérieure et l’investissement, demeure inchangé. L’activité économique s’est améliorée ces dernières années, les prix ont progressivement augmenté et l’écart de production est désormais proche de zéro. Malgré un ralentissement au second semestre de 2025, nous prévoyons une reprise modérée de l’économie l’année prochaine. L’inflation globale devrait tendre à baisser, vers 2 %, même si la croissance des salaires devrait se poursuivre jusqu’en 2026.

La politique budgétaire expansionniste sera l’une des caractéristiques du gouvernement du premier ministre Takaichi, contribuant ainsi à la reprise économique. En novembre 2025, le gouvernement a dévoilé le plus important plan de relance budgétaire du pays depuis le début de la pandémie de COVID-19. Le budget de l’année prochaine devrait également refléter la détermination du gouvernement à utiliser la politique budgétaire pour stimuler la croissance. Dans le même temps, les taux d’intérêt réels restant négatifs, nous prévoyons que la Banque du Japon poursuivra la normalisation de sa politique monétaire en 2026. Cependant, les préoccupations liées au coût du service de la dette résultant du niveau élevé de la dette publique pourraient inciter la Banque du Japon à rester en retrait plus longtemps, tout comme les mesures budgétaires énergiques prises par le gouvernement.

La viabilité de la dette japonaise en ligne de mire

Graphique linéaire montrant la dette brute du gouvernement japonais (en % du PIB) et le rendement des obligations d’État japonaises à 10 ans moins le PIB nominal de 2000 à 2006, les données récentes pour ces deux indicateurs jetant le doute sur la viabilité de la dette nationale japonaise.
Sources : Bloomberg, FMI, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 25 novembre 2025.

Ce que nous surveillons :

L’incidence de l’augmentation des dépenses publiques sur la croissance, par rapport au risque d’une détérioration des perspectives budgétaires suscitant des inquiétudes quant à la viabilité de la dette et à la stabilité des marchés.

Points à retenir en matière de placements :

  • Le marché boursier japonais devrait bénéficier des facteurs favorables générés par l’essor actuel de l’intelligence artificielle, les réformes des entreprises et les politiques gouvernementales positives, tandis que les rendements des obligations gouvernementales japonaises devraient subir des pressions à la hausse.
  • Bien que nous restions optimistes quant à l’évolution du yen, les politiques budgétaires et monétaires actuelles du gouvernement pourraient limiter tout renforcement important de la monnaie. 

Chine : une année de croissance déséquilibrée?

Malgré une incertitude élevée autour des droits de douane réciproques, l’économie chinoise s’est montrée résiliente en 2025, grâce au soutien des politiques gouvernementales et à la grande contribution des exportations nettes du pays. Pour l’avenir, nous pensons que le ralentissement séquentiel qui s’est produit fin 2025 nécessite le maintien de politiques monétaires et budgétaires accommodantes, en particulier dans un contexte marqué par les difficultés du secteur immobilier, la baisse des niveaux d’investissement et la faiblesse de la demande intérieure. De plus, nous pensons qu’un contexte favorable à la croissance mondiale et au commerce sera essentiel pour les perspectives économiques de la Chine, d’autant plus que les tensions liées aux droits de douane avec les États-Unis pourraient s’apaiser quelque peu l’année prochaine.

2026 marquera la première année du quinzième plan quinquennal de la Chine. Nous prévoyons que l’objectif de croissance du pays sera à nouveau fixé à « environ 5 % » et, par conséquent, nous prévoyons une baisse du taux directeur de la Banque populaire de Chine d’environ 10 à 20 points de base. En effet, nous pourrions assister à une mise en œuvre anticipée des mesures de soutien monétaire de la Banque et des mesures de relance budgétaire du gouvernement afin de garantir un démarrage en force de l’économie chinoise en 2026. Cela dit, les problèmes de surcapacité et le déséquilibre entre l’offre et la demande devraient persister, tout comme la tendance déflationniste. Si les risques pesant sur la croissance se concrétisent, les autorités seront enclines à renforcer les mesures de relance budgétaire en réponse.  

La demande intérieure chinoise reste atone

Graphiques linéaires illustrant l’indice de confiance des consommateurs chinois et la nouvelle augmentation de l’épargne des ménages chinois de 2010 à 2025, les deux indicateurs suggérant que la demande intérieure chinoise est restée atone au cours des derniers trimestres.
Sources : Bloomberg, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 25 novembre 2025.

Ce que nous surveillons :

L’excellent rendement récent des actions produira-t-il un « effet de richesse » suffisant pour stimuler durablement la confiance et les dépenses des consommateurs? 

Points à retenir en matière de placements :

  • Les bénéfices de sociétés doivent rattraper les cours boursiers pour confirmer une amélioration structurelle des perspectives du marché boursier chinois.
  • Compte tenu de la solidité de la position extérieure de la Chine et du cycle d’assouplissement de la Réserve fédérale, le yuan chinois pourrait s’apprécier modérément en 2026.

Les marchés émergents pourraient tirer profit de la reprise mondiale

Les économies des marchés émergents abordent l’année 2026 avec des données fondamentales en amélioration, mais beaucoup d’entre elles doivent faire face à un contexte commercial mondial encore fragile. L’année prochaine, nous prévoyons une reprise progressive de la croissance économique mondiale et une poursuite du glissement macroéconomique vers un profil mondial plus équilibré, loin de l’« exceptionnalisme » américain. Dans le même temps, la diminution des incertitudes liées aux droits de douane imposés par les États-Unis devrait contribuer à réduire les facteurs défavorables pour le commerce mondial et l’activité manufacturière.

Si les cycles manufacturier et commercial semblent avoir résisté au choc des droits de douane américains de l’année dernière, nous prévoyons que leur rebond initial sera modéré, mais qu’il s’accélérera à mesure que les chaînes d’approvisionnement continueront de s’adapter et que les accords commerciaux négociés entreront en vigueur. Les actions des marchés émergents ont commencé à intégrer des perspectives de croissance mondiale plus favorables, des secteurs tels que la technologie, les matériaux et la consommation discrétionnaire ayant récemment largement surpassé leurs homologues des marchés développés.

Sur le plan de la politique monétaire, la plupart des banques centrales des marchés émergents sont sur le point de mettre fin à leur cycle d’assouplissement. Bien que l’inflation globale soit largement revenue à ses niveaux cibles dans de nombreuses économies émergentes, l’amélioration de la croissance et la persistance de l’inflation sous-jacente rendront probablement les banques centrales plus réticentes à baisser leurs taux en 2026. Néanmoins, les effets différés des taux déjà plus bas devraient continuer à soutenir la croissance pendant une grande partie de l’année 2026.

Enfin, la faiblesse persistante du dollar américain (USD) pourrait constituer un facteur favorable supplémentaire pour les économies émergentes et le commerce mondial l’année prochaine. 

La vitalité du commerce et de l’activité manufacturière devrait soutenir la croissance des bénéfices des marchés émergents

Graphiques linéaires illustrant le bénéfice par action des sociétés comprises dans l’indice MSCI Marchés émergents et l’indice PMI manufacturier mondial de 2010 à 2025, ces deux indicateurs suggérant récemment que la vitalité du commerce mondial et de l’activité manufacturière devrait soutenir la croissance des bénéfices à l’avenir.
Sources : S&P Global, MSCI, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 25 novembre 2025.

Ce que nous surveillons :

La mesure dans laquelle la reprise de la production manufacturière et du commerce mondiaux pourrait stimuler les économies et les actifs des marchés émergents.

Points à retenir en matière de placements :

Après une année de rendements élevés, les valorisations des actions des marchés émergents étant revenues à leurs moyennes historiques, la poursuite de la hausse des marchés en 2026 dépendra du renforcement des bénéfices de sociétés, de la poursuite de la reprise commerciale et de l’affaiblissement supplémentaire du dollar américain.

Surveillance de la surabondance de l’offre sur le marché pétrolier

Le marché mondial du pétrole connaît un début d’année 2026 difficile en raison d’un important excédent de l’offre, qui maintient les prix à un niveau bas. Cependant, nous prévoyons un resserrement progressif de l’offre au second semestre, à mesure que la croissance mondiale reprendra, que la production des pays non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)+ ralentira et que les capacités de production inutilisées de l’OPEP+ diminueront.

Du côté de l’offre, l’OPEP+ reste un acteur clé. Après avoir ramené l’offre à près de 3 millions de barils par jour (en anglais seulement) grâce à des réductions volontaires (nominalement) en 2025, le groupe a l’intention de suspendre toute nouvelle augmentation début 2026 en raison de la faiblesse des données fondamentales du marché. Il est également probable que plusieurs producteurs aient déjà atteint leur capacité maximale, ce qui réduit leur capacité à réagir aux perturbations du marché et rend le reste du groupe réticent à augmenter la production. La croissance de l’offre hors OPEP+ dominera le premier semestre, mais cette dynamique devrait s’essouffler à mesure que la faiblesse des prix freinera les investissements, en particulier pour les sources d’approvisionnement plus sensibles aux prix, comme le schiste américain.

Les risques géopolitiques mondiaux devraient persister, les sanctions contre la Russie et l’instabilité au Venezuela représentant des risques à la hausse pour les prix du pétrole, même si notre scénario de base actuel ne prévoit aucune perte importante au niveau des exportations.

Du côté de la demande, la croissance économique mondiale montre des signes de reprise grâce à l’amélioration des cycles manufacturiers et commerciaux. Un dollar américain plus faible pourrait soutenir davantage la demande, en particulier sur les marchés émergents. En fin de compte, nous pensons toutefois que les niveaux mondiaux des stocks détermineront l’évolution des prix du pétrole en 2026. Alors que les excédents de barils ont largement été stockés en Chine cette année, un ralentissement du stockage dans ce pays devrait entraîner une augmentation des stocks de l’OCDE en 2026.  

Les marchés mondiaux du pétrole sont confrontés à un important excédent de l’offre

Graphiques linéaires montrant que les marchés mondiaux du pétrole sont actuellement confrontés à un important excédent de l’offre, mesuré par les niveaux de 2025 de l’offre mondiale de pétrole et d’autres liquides par rapport aux niveaux de 2025 de la demande/consommation de ces matières par rapport à l’historique remontant à 2016.
Sources : EIA, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 1 décembre 2025.

Ce que nous surveillons :

  • Une croissance mondiale résiliente soutient la reprise de la demande;
  • L’OPEP+ maintiendra sa production stable pendant la majeure partie de l’année 2026;
  • La perspective d’un accord de paix en Ukraine entraînant une baisse des prix du pétrole grâce à l’assouplissement des sanctions contre la Russie.

Points à retenir en matière de placements :

  • En l’absence de perturbation majeure ou de récession, les prix pourraient rester sous pression début 2026, mais ensuite bénéficier d’un soutien grâce à l’amélioration des données fondamentales. 

L’or est prêt à poursuivre sa progression en 2026

L’or a connu une progression exceptionnelle au cours des deux dernières années, sous l’effet de nombreux facteurs : tensions géopolitiques, incertitude politique et déficits budgétaires aux États-Unis, inquiétudes concernant l’indépendance de la Réserve fédérale américaine, faiblesse du dollar américain (USD), risques d’inflation et assouplissement de la politique monétaire. La remontée de l’or s’est faite par vagues, chacune suivie de deux à quatre mois de consolidation :

  • +19 % de février à avril 2024
  • +19 % de juin à octobre 2024
  • +31 % de janvier à avril 2025
  • +29 % d’août à octobre 2025

Nous pensons qu’un changement structurel est en cours, car les banques centrales mondiales et de nombreux investisseurs cherchent à diversifier davantage leurs portefeuilles dans un environnement mondial de plus en plus imprévisible. L’or reste largement sous-évalué tant dans le secteur privé que dans le secteur public, ce qui renforce son rôle d’actif stratégique à long terme.

La dernière reprise a été alimentée par les plus importants afflux vers les FNB depuis 2020 (après des années de sorties de fonds), les attentes changeantes du marché concernant les baisses de taux de la Réserve fédérale ayant supplanté l’incertitude politique comme principal moteur. Malgré le soutien structurel continu à la demande d’or, nous pensons que sa prochaine hausse nécessitera probablement un catalyseur pour stimuler des afflux supplémentaires vers les FNB, par exemple, une anticipation par les marchés de baisses plus importantes des taux de la Réserve fédérale ou une recrudescence des risques géopolitiques et politiques aux États-Unis. Le premier scénario semble plausible au premier semestre de 2026, ce qui pourrait favoriser la hausse de l’or l’année prochaine, jusqu’à ce que la Réserve fédérale approche son taux directeur terminal.  

L’or s’est apprécié en plusieurs vagues au cours des deux dernières années

Graphiques linéaires montrant les périodes de forte appréciation du prix de l’or au comptant et les périodes de consolidation des prix qui ont suivi, de janvier 2024 à début décembre 2025.
Sources : LBMA, Macrobond et Gestion de placements Manuvie, au 2 décembre 2025.

Ce que nous surveillons :

L’approche de la Réserve fédérale américaine face à un marché du travail en perte de vitesse dans un contexte d’inflation persistante, car un assouplissement supplémentaire de la politique monétaire, un affaiblissement du dollar américain et de nouvelles inquiétudes quant à l’indépendance de la Réserve fédérale contribueraient à alimenter la hausse de l’or.

Points à retenir en matière de placements :

Nous prévoyons que le prix de l’or restera attractif l’année prochaine, au moins jusqu’à ce que la Réserve fédérale approche son taux terminal, car les banques centrales et les investisseurs continuent de rechercher une diversification accrue.

L’indice composé S&P/TSX est l’indice de référence canadien qui suit les rendements des sociétés cotées à la Bourse de Toronto (TSX). Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.

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5043219  12/2025

Alex Grassino

Alex Grassino, 

Economiste en Chef, équipe Solutions multiactifs, Gestion de placements Manuvie

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Dominique Lapointe, CFA

Dominique Lapointe, CFA, 

Stratège principal, Macroéconomie mondiale, Gestion de placements Manuvie

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Erica Camilleri , CFA

Erica Camilleri , CFA, 

Analyste principal, macroéconomie mondiale, Équipe de Solutions Multi-Actifs, Gestion de placements Manuvie

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Yuting Shao

Yuting Shao, 

Stratège principale, macroéconomie mondiale, équipe Solutions multiactifs

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Hugo Bélanger

Hugo Bélanger, 

Analyste principal, Macroéconomie mondiale, Équipe de Solutions Multi-Actifs, Gestion de placements Manuvie

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